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Plumavisées

15 janvier 2010

La faille méconnue de l'équipe de France

lesportiers

« Un mec au premier, un autre au second » crie le gardien de but dans la confusion du corner. Il hurle carrément sur ses coéquipiers qui obéissent sans broncher. C’est lui le patron, la tour de contrôle, le dernier rempart autant que la rampe de lancement d’une contre-attaque foudroyante. Les exigences à son égard sont aujourd’hui immenses. Il doit savoir jouer des deux pieds, replacer sa défense ou bien la soulager quand elle est sous pression. Dans ce domaine, le rôle des portiers est devenu primordial. Leurs sorties aériennes sont essentielles, notamment dans les matchs tétanisés par l’enjeu, et qui se jouent la plupart du temps sur un coup de pied arrêté. Les progrès réalisés dans la formation et la plus grande technicité des tireurs les ont amenés à devenir les maîtres obligés du corner. Faisant preuve d’une plus grande assurance dans les phases de jeu aérien, les portiers sont toutefois de plus en plus victimes d’un excès de confiance. La zone du second poteau étant la piste de leurs décollages aériens, ils n’y postent quasiment plus de joueur. Conséquence : les attaques ont développé des combinaisons de jeu qui exploitent cette faille. Et les gardiens sont aujourd’hui en grande difficulté sur beaucoup de corners.

Allez les bleus

Les portiers français sont d’ailleurs à l’avant-garde de cette nouvelle fragilité défensive. Ainsi, le 24 février 2009, lors du quart de finale aller de la ligue des champions disputé au stade Gerland face au FC Barcelone, Lyon fut victime d’une combinaison à trois, impliquant Xavi, Marquez et Henry. Le corner sortant du milieu catalan visait la déviation au premier poteau pour un coup de grâce au second. Lloris n’y avait pas placé de joueur. Plus récemment, ce fut au tour de Mandanda de s’illustrer par son manque de rigueur. Le 8 décembre 2009, Marseille reçoit le Réal Madrid au Vélodrome. A la 60’, à la suite d’un corner de van der Vaart, Ronaldo dévie le ballon pour le défenseur madrilène Albiol qui marque d’une frappe au ras du second poteau. A la 28’, le portier marseillais avait pourtant essuyé une première alerte. Toujours sur corner, la tête décroisée de Ronaldo avait alors heurté le second poteau.

Cette fâcheuse habitude de ne poster aucun joueur au second poteau n’est pas l’apanage des deux portiers de l’équipe de France. Dans l’histoire des grands succès du football français, de Boli à Zidane, c’est plutôt le manque de rigueur des gardiens adverses qui nous a souri. A l’approche du Mondial pour lequel nous avons eu tant de mal à nous qualifier, il serait donc dommage que les atouts qui ont contribué à nos victoires passées deviennent les raisons de nos futures défaites. Rendez-vous donc le 3 mars prochain, pour un premier test au stade de France face à l’Espagne. En 2007, lors d’un match amical disputé à Malaga contre la même équipe, les bleus s’étaient inclinés 1-0. Le but vainqueur fut inscrit par le défenseur Capdevila…sur un corner de Xavi.

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